Le chemin débute dans l’obscurité
Seule une faible lueur brille au loin
Cette obscurité devient de plus en plus profonde
Le début de la marche semble nous éloigner de cette lumière
Périlleuse marche qui nous écorche les pieds
Parfois les mains car de très nombreuses chausse-trappes sont dissimulées sur le chemin
Il nous faut donc nous accrocher pour ne pas tomber
Mais savons nous où va cet abîme ?
Ne nous faudrait il pas tomber, lacher-prise, afin de toucher le fond
Et ainsi pouvoir remonter sans a-priori, juste pour le plaisir de remonter
Savoir de quoi est composé le fond pour pouvoir remonter plus léger
Cette lumière est toujours là, même au fond, n’est-elle pas le reflet
De la lumière véritable, le miroir de cet éclairage universel ?
Avant de tomber, il faut néanmoins parcourir une certaine partie du chemin
Qui nous indiquera lui-même le moment où nous pourrons tomber
Cette première partie est une préparation à la chute
Elle ne nous enseigne pas de quoi est composé ce fond
Mais comment tomber afin de pouvoir se relever droit, à l’équerre
Beaucoup de contresens composent cette première partie
Des impasses aussi qui peuvent être longues mais la marche en arrière
Fait aussi partie du chemin
La déception, la peur, l’angoisse, la désillusion
L’égo en fait, cette dualité qui est en nous
Font partie du chemin
C’est la remontée qui donnera naissance à l’Unité
Pas n’importe qu’elle remontée, celle qui nous conduit à la Lumière principielle
Dont nul ne peut la contempler face à face dans sa condition d’homme
Le chemin qui suit la remontée est un tracé solitaire
Dégagé de l’extérieur pour marcher sur un sentier rectiligne et plat
Composé d’un sol qui rend l’avancée toujours plus agréable
Le chemin ne se raconte pas
Il est la vie intérieure de celui qui chemine
Il est le secret inviolable du marcheur
D’ailleurs même pas secret car il ne peut être compris
Que par celui qui chemine sur son chemin
La vertu accompagne le cheminant
Non pas la vertu moralisante pour les autres
Mais la vertu pour soi, du Soi, éclatante dans sa simplicité et sa nature
Ah qu’il est dur ce chemin qui nous conduit vers l’inconnu
Mais n’est-il pas le seul tracé qui vaille d’être suivi ?
Des jalons nous aiguillent
Encore faut-il pouvoir les discerner dans cette obscurité pesante
Mais celui qui marche dans l’Axe sacré sait qu’ils sont là pour le faire progresser
Sur cette ligne aux traits brisés qui deviennent rectilignes pour celui qui persévère
La Connaissance et la Volonté sont les moteurs du marcheur
Qui doit prendre garde à les alimenter régulièrement
Afin de ne pas terminer subitement ce chemin
Le doute et la crainte nous tiraillent tout au long de ce périple
Mais ils s’estompent par enchantement
Lorsque l’Amour surgit
Le marcheur comprend alors que cet amour a toujours été là
Caché par sa propre ombre
Alors peut apparaître en pleine lumière
Le Beau et le Vrai.
Laurent Mollard